24/12/2013

Il fait froid en enfer

24 décembre 2013

Mon père ne me parle plus. Nous marchons jours et nuit et ne dormons que très, très rarement.

La dispute se continue. Notre relation devient d'une température encore plus basse que notre environnement.

Robert est introuvable.

Noël est pénible.

22/12/2013

Engelure à la dignité

22 décembre 2013

Ah, le temps des fêtes. De la joie, du cœur, de la famille. De la neige. Des tonnes et des tonnes de neige.

Je suis en Sibérie.

Sinon, côté famille, et bien j'ai eu une longue chicane avec mon père. Premièrement, nous ne savons que Robert est PROBABLEMENT ici, mais c'est grand la Sibérie. Deuxièmement, c'est lui qui a écrit le message du 19 décembre 2012. Pas mon oncle. Et il ne veut pas me dire pourquoi.

Tout va mal.

Nous ne savons pas quoi chercher, on dirait que tout cela est vain. Comment retrouver un narval dans un blizzard éternel sur des kilomètres carrés ?

Enfin, ceci n'est pas vraiment un message usuel mais plutôt une mise à jour sur ma situation.

Et puis, je vais mal. Salut, cher lecteur anonyme.

19/12/2013

19

19 décembre 2013, 12:04

Je suis présentement dans l'hôtel. Nous allons bientôt partir pour le château de Vaduz. Nous avons déjà appelé le taxi. Petit plaisir en ces temps sombres : mon père qui tente de communiquer à la communauté locale au téléphone. Fin du plaisir.

J'ai désormais un cellulaire intelligent, un smartphone. Je vais pouvoir continuer ce message durant la journée et suivre les événements. Ah, le taxi est là. Je vais donc continuer sur la route.

Bon, comme je disais, nous nous rendons à notre destination pour rencontrer Robert. Enfin, l'objectif n'est peut-être pas nécessairement de la rencontrer. Peut-être qu'il consiste aussi un tout petit peu de le trucider et d'uriner sur son cadavre. Ou pas. En fait, je tiens à le laisser parler avant de faire quoi que ce soit. Voyez-vous, cher lecteur anonyme, je suis plus fair-play que mon oncle. Je vais écouter ce qu'il a à dire pour deux raisons précises. La première est simple : je le dois. Il me faut entendre sa voix, ses dires et ses idées. Je veux savoir ce qu'il fait et pourquoi il le fait. Je connais déjà une partie de la réponse mais je tiens à la connaître dans son intégralité. La deuxième est encore plus simpliste : je souhaite éviter une guerre qui aurait la possibilité de ruiner l'environnement maritime et terrestre de notre planète en plus de décimer entièrement plusieurs peuples de toutes les espèces. Cette guerre, si jamais elle parvient à exister, ce que je ne désire pas le moindre du monde, risquerait d'impliquer bon nombre de pays humains ainsi que plusieurs nations marines. Ce serait alors la Quatrième Grande Guerre Marine ainsi que fort probablement la Troisième Guerre Mondiale.

Mes compagnons comprennent l'envergure que toute cette tension pourrait prendre et sont d'accord avec l'idée de ne pas commencer d'hostilité. Tous ont agréés.

Ah, je vois la forteresse.

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19 décembre 2013, 18:54

Je meure. C'est finis. J'écris cet ultime message dans les décombres d'un immeuble à logement abandonné. La guerre est amorcée. L'aide est vaine. Tout le monde a perdu.

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19 décembre 2013, 19:11

Mon père me crie de rester calme, de cesser d'écrire sur mon clavier. Je ne peux pas. Vous êtes mon échappatoire, mon moyen de survie psychologique. Je suis en vie si j'écris, je le sais. Il agrippe. Il m'amène dans la pièce d'à côté et me hurle de ne pas tomber en dormi. Ça va, papa. J'ai mon lecteur anonyme. Je vis. Tout s'assombri.

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19 décembre 2013, 19:19

Je suis en vie. Nous sommes au dernier étage d'un bâtiment. Plusieurs de nos hommes sont mort en protégeant moi et mon père. Je suis à demi-mort. Je dois survivre. Je dois écrire. Je dois expliquer au monde pourquoi cette guerre a éclatée et en décrire les conséquences. Vous devez lire et savoir. Je dois terminer ce message avant de terminer de respirer.

Nous sommes arrivés au château à environ deux heures de l'après-midi. Le ciel était dégagé, beau. D'un bleu pur. D'un mouvement défensif, j'ouvris la grande porte du château. C'est à cet instant que j'aperçut du coin de l’œil une escouade de somaliens passer du côté droit du bâtiment. Bon, j'imagine que des renforts au besoin n'était pas complètement une mauvaise idée. J'entrai d'abord, mon père ensuite, Ruta et Petit-Canard côte à côte en arrière. Nous marchâmes le long de la cours, vide de vies. Rien. Il n'y avait rien. Tout cela était louche, mais je savais que Robert n'aurait pas tenter une attaque surprise ou quoi que ce soit du genre. Il allait patiemment m'attendre.

Et il était là. Assis, sur le trône. Colonel Sauce Jaune à droite et un homme en costume cravate, plutôt costaud et d'une grandeur plus haute que la moyenne, à sa gauche. Cet homme devait être l'infâme Monsieur S. J'aurais parier n'importe quoi que c'était lui. Robert se leva pour nous observer. Nous nous plaçâmes ainsi, du point de vue de la porte : Petit-Canard, Ruta, moi et mon père. Après un long sourire, mon oncle prit parole.

«-Comment va mon neveu adoré ?»

Je serai mes poings mais su garder contrôle de mon corps. Je su résister à l'envie urgente qui me coulais dans les veines de ruiner son visage de la manière la plus violente que j'aurais pus imaginer dans la fraction de seconde qui me séparait de ma cible.

«-Cet homme, qui est-il ?

-Lui ? dit-il est se retournant vers la cravate. C'est Monsieur S. Le général en chef de l'OSE. Mon ami.»

Comme je le croyais. Il fit à peu près cinq pas vers nous et me fixa longuement.

«-Voici donc les grands du Conseil des Mers. C'est impressionnant ce que vous avez pus accomplir en si peu de temps. Réunir autant de races marines en quelques jours. Votre puissance est incroyable. Mais, elle est instable. Vous pensez pouvoir rivaliser avec mes forces et celle de l'OSE ? C'est inutile.

-Nous sommes aussi puissant que vous, voir plus, affirma Petit-Canard en coupant mon oncle.»

Encore un long échange de regard.

«-Avorton se prétendant être prince, qui t'as donc donné le droit de parler ? Sais-tu seulement qui je suis, garçon du Burkina Faso ?

-Vous êtes un lâche.»

Je vis la colère emplir les yeux de mon parent. C'était plaisant à voir.

«-Qui est donc votre supérieur ? Qui dirige réellement le Conseil ?

-Narval, s'empressa de dire Ruta, sans se soucier de ma confusion quant à sa réponse.

-Oui, c'est Narval, confirma notre prince.»

Robert porta alors ses pupilles sombres sur mon père.

«-C'est exact.»

La réponse de mon père laissa mon oncle bouche-bée, comme s'il s'attendait à autre chose.

«-Et bien, mon frère ! Moi qui te croyais avide de pouvoir.

-C'est un trait de famille que je choisis parfois d'oublier.»

La fureur demeura ce qui semblait être des heures sur le visage de mon ennemi. Je vis Monsieur S. ricaner un peu en arrière. Il semblait totalement absent de l’événement, comme s'il ne se sentait pas concerner. Pourtant, son armée était en jeu. Cet homme m’inquiétait. Comparer à lui, la réaction de Colonel Condiment était tout à fait normale. À chaque réponse crue qui sortait d'une de nos bouches, il mettait un pied en arrière, comme s'il prenait le coup pour son maître. Je décidai de parler.

Merde. Désolé, je dois couper mon histoire. Nous avons su protéger notre territoire mais nous devons changer de location.

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19 décembre 2013, 19:48

Mon père et moi sommes au sommet d'un immeuble d'une quinzaine d'étage. Je vois des avions dévaler dans le ciel rouge. Vaduz est à feu et à sang. Je vois une traînée de napalm être lancée sur ce qui semble être le centre-ville. C'est chaotique. La Troisième Guerre Mondiale est là. Et je sais qu'à quelque part sur Terre, la Quatrième Grande Guerre Marine est amorcée. Mon père me demande ce que nous ferrons. Je prends le temps de réfléchir et résume notre objectif présent en quelques mots.

«-On trouve et on tue Robert.»

Mon père prit lui aussi un certain temps pour penser. Après quelques minutes, il réalisa que c'était la meilleure chose à faire. Robert était partit par l'Est, dans un char d'assaut que mon père tente désormais de localiser grâce à la lunette de son Barrett. Cela me permet donc de continuer mon récit.

Comme je disais, je pris parole.

«-Que veux-tu Robert ? Pourquoi ceci ? C'est la guerre que tu veux, non ? Car comme tu le dis, tu es sûr de gagner, alors qu'à tu à perdre ? Tu crains donc notre si faible puissance ?

-Non, Narval, je souhaite seulement éviter des pertes narvaliennes inutiles.

-Alors, que veux-tu ?

-Que vous déssoudiez le Conseil des Mers.»

Je fus abasourdi. Comment pensait-il me faire accepter quelque chose d'aussi insensé pour moi ? Enlever ma seule réelle défense et abandonner ? Non, jamais.

«-Non, Robert je ne

Bang.

Quoi ?

Tout stoppa. Le temps était arrêté.

C'est un déclic d'une arme que je viens t'entendre. Et ce bruit là, c'était une douille rebondissant au sol.

Je portai mon regard lentement vers la gauche. Je vis un corps tomber à la renverse sur les dalles. Colonel Moutarde. L'éclat de sang gicla dans l'air. Je continuai de tourner ma tête. Je sentis Ruta sauter vers Petit-Canard. Je tournai mon regard pour comprendre et je vis.

Je vis Petit-Canard, le bras droit, un Colt 45, fumée exaltante du canon, pointant désormais mon oncle.

Ruta agrippa fermement le prince et le lança au sol, pendant qu'une deuxième balle retentissait et alla se loger au plafond. Mon père pris mon bras et m'amena au pas de course hors du palais. Je tentai de trouver Ruta mais je ne la voyais déjà plus. Je ne voyais que des coups de feu et des combats entre des humains au quatre coins de la salle. Mon père et moi même furent enfin dehors. Il me lâcha alors et commençai à lutter contre des forces de l'OSE. Remis de mon choc, je fis de même. Après quelques dizaines de vagues d'humains ridiculement faible, mon paternel et moi-même avions gaspillé maints chargeurs et ne trouvions plus de munitions sur les cadavres. Après une inspection plus raisonnable, nous remarquâmes que plus aucuns humains ne vint à nous. Sans nous poser de question concrète, nous allions entamer une marche hors du jardin mais mon oncle sortit par les grands portes et me fixa.

«-NARVAL ! SI TU SOUHAITE VRAIMENT ME TUER, ALORS VIENT !»

À main désarmée, je m'apprêtais à foncer vers Robert mais mon père me tira par la nageoire. Il s’adressa alors à Robert.

«-En temps et lieu.»

C'est à se moment que l'enfer se produit.

Au travers de toutes les explosions, tous les tirs et tous les cris, deux chars d'assaut transpercèrent les murailles de la cours de chaque côté du château. L'un d'eux vient se placer en face de Robert, qui s'empressa de le chevaucher.

«-Et bien, d'accord. En temps et lieu, cher frère !»

Et il partit. Ouais, moi aussi je me pose encore des questions. De tous les ennemis que j'aurais pus choisir, j'ai pris le plus chanceux. Il nous laissa donc avec l'autre char d'assaut, dont le canon visait lentement le milieu de mon visage. J'évitai sa balle d'une façon que je qualifierais de «ninjaesque» et courus vers le tank. Moi père m'ouvrit le sas et c'est 15 secondes après que nous avions pris possession du véhicule. Nous débutâmes alors la poursuite de Robert.

Mon paternel évita brillamment les débris du combat et ruines mais ne parvint jamais à rattraper mon oncle. Une dysfonction du char, déjà endommagé à notre entrée en son intérieur, nous obligea de débarquer et de courir vers l'immeuble le plus près. C'est dans la bataille interminable dans ce bâtiment bureautique que j'ai écris le récit que vous venez de lire. Donc, vous savez plus ou moins le reste.

Maintenant, il nous faut trouver Robert.

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19 décembre 2013, 20:12

Nous ne l'avons toujours pas trouvé. Par contre, un hélicoptère vint nous chercher. À bord, nous y avons retrouvé nos deux fidèles amis, Rutabaga et Petit-Canard. Nous débâtèrent alors sur nos futures actions et l'avenir de la guerre, et vinrent à la conclusion que dans les prochains mois, une seule chose devait être accomplie. Robert devait mourir. C'était l'étape numéro 1. Mon père déclara alors un fait surprenant.

«-Il est en Sibérie.»

Bon, je vais vous avouer que quand mon père, du haut de ses 3000 kg, affirme quelque chose d'absurde, peu importe ce que c'est, en nous foudroyant un à un, nous l'acceptons.

Ainsi, Ruta et P-C (Ouais, P-C, allez chier.) vont mener la guerre et tout contrôler depuis le QG du Conseil des Mers.

Moi et mon père allons poursuivre Robert.

En Sibérie.

11/12/2013

Petit pays en Europe

11 décembre 2013

C'est minuscule le Liechtenstein. Je savais pas, ça. Ah, et je me suis fait attaquer dans mon sommeil.

Donc, comme je disais, on (moi, mon père, Petit-Canard et Princesse Rutabaga) est arrivé par avion. Un beau moment donné, le pilote nous dit : «Et ben les p'tits mecs, on vient d'rentrer dans l'pays. E'l Liechtenstein, e'ch'parle.». Cela signifie que nous venions d'entrer au Liechtenstein. Il nous fis, par la suite, une autre déclaration semblable : «On va à Vaduz, e'l centre du pâys.». Il parlais de Vaduz, la capitale du Liechtenstein, qui est en son centre. En fait, 15 minutes après cette affirmation, nous étions en train d’atterrir dans ladite ville.

Ouais, le Liechtenstein c'est vraiment petit !

Putain, je me suis fait attaquer.

Vous ne comprenez absolument rien, ça je sais, mais figurez-vous que moi aussi je suis confus ! Quoi ? Qu'est-ce que j'ai entendu ? Je suis toujours confus ? ...ET ALORS ? C'EST PAS TOI QUI SE FAIT ATTAQUER ! Pardon, je m'éloigne encore du sujet. On le sait, ça arrive quand je me fais assommer. Ah, ça me fait rire. C'est comme si c'était devenu totalement banal. « Ah merde, je vais me faire assommer ! BANG ! Outch. Ah, les gars je comprends plus ce qui se passe. C'est la treizième fois cette semaine que je perds connaissance ! » Enfin, vous comprenez. Ben, vous comprenez pas pourquoi je me suis fait attaquer, mais vous comprenez ce que je veux dire. C'est ça que je veux dire. Pas grave.

Alors, comme je disais, on était rendu à l'hôtel, bien peinard dans une belle et élégante suite. Oui, nous nous sommes payer un certain luxe mais tout était un peu underground. Histoire de pas nous faire remarquer. L'hôtel n'était pas un grand bâtiment connu mais bien un petit du pays, qu'aucun voyageur n'utilise, de peur d'attraper le cancer en dormant dans les draps. D'ailleurs, notre suite était la seule de l'hôtel.

Nous sommes arrivés il y a 3 jours. Le jour premier, c'est en ouvrant la porte que j'ai reçu un parfait crochet de droite directement au visage.

Princesse Rutabaga m'a secoué jusqu'à mon réveil, après quoi elle fit de même pour mon père et notre collègue africain. Je demeurai dans le doute, camouflé sous mes couvertes pendant une heure. Heure après laquelle, je demeurai toujours dans le doute. Cependant, c'était avec d'autres meubles, comme par exemple sur une chaise ou dans une armoire. Je me demandais ce qui s'était passé. Le doute m'apporta jusqu'à un petit papier dans la main de mon paternel. Après l'avoir lu, le doute me consuma à un tel point que je sentis la nécessité de le partager sur Internet, d'où la raison de l'existence de ce message.

Êtes-vous prêt à être choqué ? Ci-dessous se trouve, mot pour mot, ce qui était écrit sur la lettre.

«Les Quatres du Conseil des Mers sont convoqués, jeudi le 19 décembre 2013, au château de Vaduz, au Liechtenstein.»

Je n'ai qu'un seul mot à la bouche depuis avoir lu ceci. Peu importe qui ose m’adresser la parole, seul ce nom, représentant mon objectif, parvient à sortir des entrailles de ma gorge. Ce mot, je le hais. Ce mot, vous le connaissez.

Robert.

03/12/2013

Réponse

3 décembre 2013

"Revient au début."

Voilà, c'est tout. La réponse de Robert.

Élusif, non ?

Le début pourrait signifier plusieurs choses, dont très peu que j'aime. Le début de quoi exactement ? Enfin, c'est la question que je me suis poser il y a quelques temps car maintenant je le sais.

Donc je me suis dit, "Hey, mon cher Narval, le début de quoi exactement ?". Bon, je sais que je me répète mais voyez-vous, j'aime faire du texte sans raison précise, assis ici à l'ombre dans les rideaux pourpres de la cage de mon lit. Peu importe. J'ai donc chercher quel lien j'aurais avec Robert. Tant qu'à chercher le début de quelque chose, autant commencer par ce qui nous est semblable. J'ai donc arraché des tissus pendant du plafond pour me laisser libre accès au mur doré et j'ai claqué des nageoires pour obtenir un servant qui m'apporta aussitôt un feutre. Je fis quelques mouvements frustré pour lui faire savoir que j'en voulais plus, il répondit à ma requête avec deux boîtes pleines. Je dû l'arrêter lorsque j'entendis le bruit provenant du gyrophare d'un camion. Désolé, je m'écarte. Voyez-vous, je suis légèrement sous tension. Cela est-il évident ? On s'en fout, ne répondez pas, je dois juste finir mon anecdote. Fermez-vous la gueule, cher lecteur anonyme. Donc, retour au sujet. Je gribouillai alors mon nom et le sien, suivi de celui de mon père, de ma défunte mère et de plusieurs autres membres de notre famille. C'est en reliant tout ça, leurs lieux de naissance et plusieurs autres lieux où des événements importants ont survenus que je remarquai une ville précise qui revenait fréquemment.

Lieu de fondation de l'Alliance Narvalienne ? Liechtenstein.

Lieu de naissance de mon grand-père ? Liechtenstein.

Lieu du meurtre de mon grand-père ? Liechtenstein.

Lieu de naissance de Robert ? Liechtenstein.

Lieu de mariage de mon père et ma mère ? Liechtenstein.

Lieu de ma naissance ? Liechtenstein.

Liechtenstein.

Voilà où Robert veut que j'aille.

Donc, c'est en découvrant ceci que je courus à la chambre de mon père, que j'eu le plaisir de le retrouver au milieu de plusieurs bouteilles vidées de leur alcool. Je tentai de le réveiller avec la force seule de mon corps mais je réalisai assez vite que c'était en vain. Je pris donc la première vodka que je vis et lui éclata sur le crâne. Voyant l'inutilité de mon geste, mais remarquant son absurdité, je continuai avec tout ce qui me tomba sous la main. Le vacarme amena très vite de nombreux parasites qui appelèrent quelques parasites un peu moins envahissant comme un prince et une princesse pour admirer mon idiotie sadique. La Princesse Rutabaga m'arrêta dès son entrée dans la pièce. Me demandant ce que je faisais, je lui expliqua que je voulais réveiller mon père. Elle me fit alors remarquer que je lançais des bouteilles sur un oreiller depuis un bon quinze minute. Admirant les plumes éparpillées partout dans la zone, je vis mon père apeuré sur son lit. Mon objectif était accompli, il était réveillé.

«-Papa ! Robert est au Liechtenstein !!»

Je vis une flamme être ravivée dans l'oeil ouvert de mon père. Il s'assit sur son lit, croisa ses nageoires et me foudroya du regard.

«-Et ?»

Toutes les pupilles s'alignèrent vers mon être alors que j'ouvris ma gueule pour annoncer la révolution.

«-On le tue.»

Je n'avais même pas finis ma phrase que nombreux furent les Algériens sautant de bonheur. Je sentis la main de Petit-Canard me taper le dos.

«-Je te suis, mon ami.»

Malgré ma joie intense et mon envie de sang profonde, la vue des yeux désapprobateurs de notre chère princesse me fit douter de mon acte futur. Je perdis aussitôt mon sourire demi-circulaire lorsque je la vis partir de la pièce. Peut-être devais-je aller la voir pour la rassurer ? Je n'aimais pas zieuter une si belle femelle avec des airs si tristes. Je reposai mon chapeau de fête et essuyai mon visage du champagne qu'on me versait dessus et partit à mon tour de la chambre de mon père. En pénétrant dans le corridor, je n'eu que le temps d'agripper l'image de la princesse sortant du côté du jardin. Je la suivis en ces lieux. Je débouchai à une partie féerique du palais. Des chutes d'un bleu pur coulaient des briques dorées du mur du fond. Leurs ruisseaux venait s'écouler parmi les fleurs et les grands arbres de toutes les régions de la Terre et s'arrêtait tel une barrière au pied de Rutabaga, assise au sol, un étage plus bas, arrachant des brindilles une à une sans prêter attention à ma soudaine entrée.

«Ruta» fut le seul mot que le paysage éblouissant me laissa exiler des entrailles de ma gorge sèche. Elle se retourna rapidement et sursauta dès qu'elle m’aperçut. Elle porta une main à sa poitrine et ouvrit délicatement sa petite bouche.

«-Narval.»

Je m'approchai en contournant le garde-fou et descendit à son niveau en tenant légèrement la barre des escaliers. Une fois au même étage que mon interlocutrice, je demeurai à environ un mètre d'elle, debout, elle toujours au sol. Je débutai le débat.

«-Tu ne veux pas qu'on y aille, n'est-ce pas ?»

Elle se mordilla les lèvres.

«-Tu vas te faire tuer, Narval.

-Combien de fois depuis mon départ ai-je risqué la mort ? Une fois de plus ne me fera pas de mal.»

Elle se leva et me fixa avec ardeur.

«-Mais c'est une chance de plus que je te perde.»

Sa réponse me laissa ahurit. Elle tient à moi ? Que veux-t-elle ? Que suis-je donc pour elle ? Ne suis-je pas qu'un compagnon de voyage, un aide militaire ? Une fois de plus, la confusion m'envahissait, et ce n'était peut-être pas au meilleur moment possible. Elle s'approcha de moi.

Et elle me prit dans ses bras.

«-Je ne veux pas te perdre, Narval.»

J'aurais aimé dire que cet instant avait été éternel, que le temps ce soit arrêté et que je pus comprendre enfin ce qui se passait, pour une fois dans ma vie. Pourtant, non. C'était une fraction d'une minute. Même pas. C'était si rapide, si flou dans mon âme. C'est incrusté en moi mais ce n'est qu'un fade souvenir. Je me rappelle par contre parfaitement comment elle est partie en courant dans les marches et comment elle s'est retournée une dernière fois pour me crier du balcon :

«-Mais si tu veux vraiment y aller, alors je viendrai avec toi !»

Et elle partit.

C'est peu après mon réveil de cet événement irréel que Petit-Canard sautit du perchoir où il était, c'est à dire dans le chêne à côté de moi. Il regardai la sortie du jardin puis revint poser son regard sur moi, détruit et par terre. Je ne sais pas qui de nous deux le dit, si même c'est nous deux qui poussèrent ces mots avec une synchronisation hors du commun, mais ce fut dit.

«-Bon. On part demain.»