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19 décembre 2013, 12:04

Je suis présentement dans l'hôtel. Nous allons bientôt partir pour le château de Vaduz. Nous avons déjà appelé le taxi. Petit plaisir en ces temps sombres : mon père qui tente de communiquer à la communauté locale au téléphone. Fin du plaisir.

J'ai désormais un cellulaire intelligent, un smartphone. Je vais pouvoir continuer ce message durant la journée et suivre les événements. Ah, le taxi est là. Je vais donc continuer sur la route.

Bon, comme je disais, nous nous rendons à notre destination pour rencontrer Robert. Enfin, l'objectif n'est peut-être pas nécessairement de la rencontrer. Peut-être qu'il consiste aussi un tout petit peu de le trucider et d'uriner sur son cadavre. Ou pas. En fait, je tiens à le laisser parler avant de faire quoi que ce soit. Voyez-vous, cher lecteur anonyme, je suis plus fair-play que mon oncle. Je vais écouter ce qu'il a à dire pour deux raisons précises. La première est simple : je le dois. Il me faut entendre sa voix, ses dires et ses idées. Je veux savoir ce qu'il fait et pourquoi il le fait. Je connais déjà une partie de la réponse mais je tiens à la connaître dans son intégralité. La deuxième est encore plus simpliste : je souhaite éviter une guerre qui aurait la possibilité de ruiner l'environnement maritime et terrestre de notre planète en plus de décimer entièrement plusieurs peuples de toutes les espèces. Cette guerre, si jamais elle parvient à exister, ce que je ne désire pas le moindre du monde, risquerait d'impliquer bon nombre de pays humains ainsi que plusieurs nations marines. Ce serait alors la Quatrième Grande Guerre Marine ainsi que fort probablement la Troisième Guerre Mondiale.

Mes compagnons comprennent l'envergure que toute cette tension pourrait prendre et sont d'accord avec l'idée de ne pas commencer d'hostilité. Tous ont agréés.

Ah, je vois la forteresse.

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19 décembre 2013, 18:54

Je meure. C'est finis. J'écris cet ultime message dans les décombres d'un immeuble à logement abandonné. La guerre est amorcée. L'aide est vaine. Tout le monde a perdu.

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19 décembre 2013, 19:11

Mon père me crie de rester calme, de cesser d'écrire sur mon clavier. Je ne peux pas. Vous êtes mon échappatoire, mon moyen de survie psychologique. Je suis en vie si j'écris, je le sais. Il agrippe. Il m'amène dans la pièce d'à côté et me hurle de ne pas tomber en dormi. Ça va, papa. J'ai mon lecteur anonyme. Je vis. Tout s'assombri.

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19 décembre 2013, 19:19

Je suis en vie. Nous sommes au dernier étage d'un bâtiment. Plusieurs de nos hommes sont mort en protégeant moi et mon père. Je suis à demi-mort. Je dois survivre. Je dois écrire. Je dois expliquer au monde pourquoi cette guerre a éclatée et en décrire les conséquences. Vous devez lire et savoir. Je dois terminer ce message avant de terminer de respirer.

Nous sommes arrivés au château à environ deux heures de l'après-midi. Le ciel était dégagé, beau. D'un bleu pur. D'un mouvement défensif, j'ouvris la grande porte du château. C'est à cet instant que j'aperçut du coin de l’œil une escouade de somaliens passer du côté droit du bâtiment. Bon, j'imagine que des renforts au besoin n'était pas complètement une mauvaise idée. J'entrai d'abord, mon père ensuite, Ruta et Petit-Canard côte à côte en arrière. Nous marchâmes le long de la cours, vide de vies. Rien. Il n'y avait rien. Tout cela était louche, mais je savais que Robert n'aurait pas tenter une attaque surprise ou quoi que ce soit du genre. Il allait patiemment m'attendre.

Et il était là. Assis, sur le trône. Colonel Sauce Jaune à droite et un homme en costume cravate, plutôt costaud et d'une grandeur plus haute que la moyenne, à sa gauche. Cet homme devait être l'infâme Monsieur S. J'aurais parier n'importe quoi que c'était lui. Robert se leva pour nous observer. Nous nous plaçâmes ainsi, du point de vue de la porte : Petit-Canard, Ruta, moi et mon père. Après un long sourire, mon oncle prit parole.

«-Comment va mon neveu adoré ?»

Je serai mes poings mais su garder contrôle de mon corps. Je su résister à l'envie urgente qui me coulais dans les veines de ruiner son visage de la manière la plus violente que j'aurais pus imaginer dans la fraction de seconde qui me séparait de ma cible.

«-Cet homme, qui est-il ?

-Lui ? dit-il est se retournant vers la cravate. C'est Monsieur S. Le général en chef de l'OSE. Mon ami.»

Comme je le croyais. Il fit à peu près cinq pas vers nous et me fixa longuement.

«-Voici donc les grands du Conseil des Mers. C'est impressionnant ce que vous avez pus accomplir en si peu de temps. Réunir autant de races marines en quelques jours. Votre puissance est incroyable. Mais, elle est instable. Vous pensez pouvoir rivaliser avec mes forces et celle de l'OSE ? C'est inutile.

-Nous sommes aussi puissant que vous, voir plus, affirma Petit-Canard en coupant mon oncle.»

Encore un long échange de regard.

«-Avorton se prétendant être prince, qui t'as donc donné le droit de parler ? Sais-tu seulement qui je suis, garçon du Burkina Faso ?

-Vous êtes un lâche.»

Je vis la colère emplir les yeux de mon parent. C'était plaisant à voir.

«-Qui est donc votre supérieur ? Qui dirige réellement le Conseil ?

-Narval, s'empressa de dire Ruta, sans se soucier de ma confusion quant à sa réponse.

-Oui, c'est Narval, confirma notre prince.»

Robert porta alors ses pupilles sombres sur mon père.

«-C'est exact.»

La réponse de mon père laissa mon oncle bouche-bée, comme s'il s'attendait à autre chose.

«-Et bien, mon frère ! Moi qui te croyais avide de pouvoir.

-C'est un trait de famille que je choisis parfois d'oublier.»

La fureur demeura ce qui semblait être des heures sur le visage de mon ennemi. Je vis Monsieur S. ricaner un peu en arrière. Il semblait totalement absent de l’événement, comme s'il ne se sentait pas concerner. Pourtant, son armée était en jeu. Cet homme m’inquiétait. Comparer à lui, la réaction de Colonel Condiment était tout à fait normale. À chaque réponse crue qui sortait d'une de nos bouches, il mettait un pied en arrière, comme s'il prenait le coup pour son maître. Je décidai de parler.

Merde. Désolé, je dois couper mon histoire. Nous avons su protéger notre territoire mais nous devons changer de location.

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19 décembre 2013, 19:48

Mon père et moi sommes au sommet d'un immeuble d'une quinzaine d'étage. Je vois des avions dévaler dans le ciel rouge. Vaduz est à feu et à sang. Je vois une traînée de napalm être lancée sur ce qui semble être le centre-ville. C'est chaotique. La Troisième Guerre Mondiale est là. Et je sais qu'à quelque part sur Terre, la Quatrième Grande Guerre Marine est amorcée. Mon père me demande ce que nous ferrons. Je prends le temps de réfléchir et résume notre objectif présent en quelques mots.

«-On trouve et on tue Robert.»

Mon père prit lui aussi un certain temps pour penser. Après quelques minutes, il réalisa que c'était la meilleure chose à faire. Robert était partit par l'Est, dans un char d'assaut que mon père tente désormais de localiser grâce à la lunette de son Barrett. Cela me permet donc de continuer mon récit.

Comme je disais, je pris parole.

«-Que veux-tu Robert ? Pourquoi ceci ? C'est la guerre que tu veux, non ? Car comme tu le dis, tu es sûr de gagner, alors qu'à tu à perdre ? Tu crains donc notre si faible puissance ?

-Non, Narval, je souhaite seulement éviter des pertes narvaliennes inutiles.

-Alors, que veux-tu ?

-Que vous déssoudiez le Conseil des Mers.»

Je fus abasourdi. Comment pensait-il me faire accepter quelque chose d'aussi insensé pour moi ? Enlever ma seule réelle défense et abandonner ? Non, jamais.

«-Non, Robert je ne

Bang.

Quoi ?

Tout stoppa. Le temps était arrêté.

C'est un déclic d'une arme que je viens t'entendre. Et ce bruit là, c'était une douille rebondissant au sol.

Je portai mon regard lentement vers la gauche. Je vis un corps tomber à la renverse sur les dalles. Colonel Moutarde. L'éclat de sang gicla dans l'air. Je continuai de tourner ma tête. Je sentis Ruta sauter vers Petit-Canard. Je tournai mon regard pour comprendre et je vis.

Je vis Petit-Canard, le bras droit, un Colt 45, fumée exaltante du canon, pointant désormais mon oncle.

Ruta agrippa fermement le prince et le lança au sol, pendant qu'une deuxième balle retentissait et alla se loger au plafond. Mon père pris mon bras et m'amena au pas de course hors du palais. Je tentai de trouver Ruta mais je ne la voyais déjà plus. Je ne voyais que des coups de feu et des combats entre des humains au quatre coins de la salle. Mon père et moi même furent enfin dehors. Il me lâcha alors et commençai à lutter contre des forces de l'OSE. Remis de mon choc, je fis de même. Après quelques dizaines de vagues d'humains ridiculement faible, mon paternel et moi-même avions gaspillé maints chargeurs et ne trouvions plus de munitions sur les cadavres. Après une inspection plus raisonnable, nous remarquâmes que plus aucuns humains ne vint à nous. Sans nous poser de question concrète, nous allions entamer une marche hors du jardin mais mon oncle sortit par les grands portes et me fixa.

«-NARVAL ! SI TU SOUHAITE VRAIMENT ME TUER, ALORS VIENT !»

À main désarmée, je m'apprêtais à foncer vers Robert mais mon père me tira par la nageoire. Il s’adressa alors à Robert.

«-En temps et lieu.»

C'est à se moment que l'enfer se produit.

Au travers de toutes les explosions, tous les tirs et tous les cris, deux chars d'assaut transpercèrent les murailles de la cours de chaque côté du château. L'un d'eux vient se placer en face de Robert, qui s'empressa de le chevaucher.

«-Et bien, d'accord. En temps et lieu, cher frère !»

Et il partit. Ouais, moi aussi je me pose encore des questions. De tous les ennemis que j'aurais pus choisir, j'ai pris le plus chanceux. Il nous laissa donc avec l'autre char d'assaut, dont le canon visait lentement le milieu de mon visage. J'évitai sa balle d'une façon que je qualifierais de «ninjaesque» et courus vers le tank. Moi père m'ouvrit le sas et c'est 15 secondes après que nous avions pris possession du véhicule. Nous débutâmes alors la poursuite de Robert.

Mon paternel évita brillamment les débris du combat et ruines mais ne parvint jamais à rattraper mon oncle. Une dysfonction du char, déjà endommagé à notre entrée en son intérieur, nous obligea de débarquer et de courir vers l'immeuble le plus près. C'est dans la bataille interminable dans ce bâtiment bureautique que j'ai écris le récit que vous venez de lire. Donc, vous savez plus ou moins le reste.

Maintenant, il nous faut trouver Robert.

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19 décembre 2013, 20:12

Nous ne l'avons toujours pas trouvé. Par contre, un hélicoptère vint nous chercher. À bord, nous y avons retrouvé nos deux fidèles amis, Rutabaga et Petit-Canard. Nous débâtèrent alors sur nos futures actions et l'avenir de la guerre, et vinrent à la conclusion que dans les prochains mois, une seule chose devait être accomplie. Robert devait mourir. C'était l'étape numéro 1. Mon père déclara alors un fait surprenant.

«-Il est en Sibérie.»

Bon, je vais vous avouer que quand mon père, du haut de ses 3000 kg, affirme quelque chose d'absurde, peu importe ce que c'est, en nous foudroyant un à un, nous l'acceptons.

Ainsi, Ruta et P-C (Ouais, P-C, allez chier.) vont mener la guerre et tout contrôler depuis le QG du Conseil des Mers.

Moi et mon père allons poursuivre Robert.

En Sibérie.

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