09/10/2013

Bout du rouleau

9 octobre 2013

D'abord, je tiens a dire que mon père m'inquiète plus que tout au monde. Il ne dit rien, ne fait rien (mis à part manger ce que je lui donne) et ne bouge pas. En fait non, il ne bouge que des yeux, ce qui me prouve qu'il comprend ce que je dis. Malgré cela, l'état de mon paternel me fait peur. Je suis terrifié.

Ce père, qui semblait si fort, si puissant, si indétrônable est maintenant si faible et vulnérable. Il est là, près de moi, avec un respire aigu, la texture de ses côtes dévoilée, la gueule ouvert, ahuri.

J'ai l'impression de ne plus avoir de père.

Robert doit mourir. Et le malheur par lequel mon père passe n'est qu'une seule raison de plus. Je le retrouverai et je le ferai payer. Si ce n'est pas par vengeance, ce sera par justice. Je sais bien que la dynastie Solitaire n'a pas été la meilleure, la plus correcte, mais notre peuple nous aimais et nous acceptais. J'ai déjà assister aux Comités Narvals plusieurs fois, je sais bien l'opinion de Robert. Robert... Robert est Hitler des mers. Il souhaite l'union de toutes les espèces marines, comme nous tous, mais ce par des moyens militaires, sales. Je le désapprouve. Je ne l'aimais déjà pas, la seule raison pour laquelle j'avais accepté de l'aider était pour aider mon père.

Je souhaitais l'assassiner par la suite mais c'est lui qui m'a tué en premier.

Bon, pardonnez-moi pour cette phase de haine. C'est terminé, maintenant je dois revenir à mon esprit stratège et à écouter la radio. Parlant de la radio, j'entends de l'anglais. Beaucoup d'anglais. Parfois, du narvalien mais beaucoup moins.

Je crois que je suis schizophrène et je crois que je ne rigole pas. Petit-Canard dit qu'il n'entend rien dans la radio. Je ne sais pas s'il ment, mais s'il ment il est possible que je sois paranoïaque. Je connais cet effet, j'ai déjà été enfermé dans une cellule, vous vous en souvenez. Enfin, j'espère. Moi je me rappelle à quel point j'étais devenu captivé par les quelques marches vers la portes, la seule chose que je pouvais voir grâce aux faibles rayons lumineux. C'est ridicule, je ne me suis rien fixé de la sorte ici. Il n'y a que ce planché quadrillé où chaque carrée est une cache de nourriture, ce globe de verre et les trois joyeux lurons qui m'accompagnent.

Pourtant, je suis persuadé d'entendre des voix dans la radio, ce que je suis moins persuadé c'est si il y a vraiment des voix dans la radio.

Vous voyez, habituellement, je ne suis pas fou. C'est le questionnement de "Suis-je fou ?" qui me détruit l'âme. Donc, en me demandant si je suis fou, je suis fou. Je suis fou.

Ah, et ce point que je vois au loin, et bien je crois que c'est la Terre. Je dis ça parce qu'on vient de dépasser la Lune.

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